Récit de Naissance – Lana

C’est l’histoire d’une naissance parmi tant d’autres, mais il me tenait à cœur de vous la raconter – une expérience initiatique et transformative de ma vie de femme, la naissance à la maison de notre fille Lana.

Cela faisait déjà une semaine que presque tous les jours, en fin de journée, je ressentais des contractions. Elles étaient supportables, mais me faisaient tout de même m’arrêter pour les accueillir avec ma respiration. Le lendemain de l’équinoxe d’automne, trois jours avant mon terme, est une journée superbe. Je suis en pleine forme – nous sommes allés au marché le matin et faire une longue ballade en foret l’après-midi en prenant des photos de mon ventre arrondi. Le soir, avant de me coucher, nous faisons une série d’exercices d’haptonomie avec mon mari (méthode de préparation à la naissance basée sur la communication par le toucher) et disons à notre bébé que nous sommes prêts à l’accueillir. Je vais me coucher sereine.  

A minuit et demi, je suis réveillée par une très forte contraction et entends un ‘plop’ – je sens du liquide qui commence à couler et réalise que je suis en train de perdre les eaux. Je me laisse rouler hors du lit et réveille Luke tant bien que mal tandis que ma poche se vide de son liquide sur le plancher. Nous décidons d’envoyer un message à notre sage-femme pour la prévenir et retournons nous coucher puisque tout est redevenu tranquille.

Trente minutes plus tard, les contractions reprennent et sont tout de suite intenses. Nous appelons alors notre sage-femme, qui arrivera chez nous une demi-heure après. Je me lève et vais m’installer sur le canapé du salon, tantôt allongée sur le côté, tantôt à quatre pattes ou en posture de l’enfant. Pendant ce temps, Luke et la sage-femme préparent le nécessaire et installent la piscine d’accouchement. Les vagues sont fortes, parfois très fortes. Je les laisse me traverser en utilisant le souffle, toujours. J’ai à mes cotés le collier avec les perles offertes par mes amies lors de mon blessingway. La lumière est tamisée, et les bougies allumées. Est-ce que je vais y arriver ? J’essaie de lâcher prise, mais plus je lâche prise, plus les contractions se font intenses. J’ai besoin du toucher, de tenir la main de Luke ou de ma sage-femme, de leur transmettre par ce contact un peu de ma douleur. Je n’ai aucune idée d’où j’en suis et de combien de temps cela va encore durer. Ma sage-femme me masse le bas du dos et soudainement je lui enlève la main, la sensation est vraiment trop forte, insupportable. La piscine n’est pas encore tout à fait remplie, mais elle me suggère de rentrer dedans. Je m’y glisse avec peine, mais l’eau chaude offre une sensation délicieuse de soulagement. J’accueille encore quelques contractions que j’accompagne d’un Om tremblant et celles-ci s’arrêtent l’espace d’un instant. Puis soudainement une sensation de poussée incontrôlable – qu’est-ce qui m’arrive ? J’entends ma sage-femme me dire : ‘c’est ton bébé qui arrive’. Déjà ? Je n’arrive pas à y croire. Rester concentrée sur la respiration et s’ouvrir à l’infini… En un souffle je m’ouvre (pourquoi est-ce si intense ?!!!) et la tête de mon bébé sort. ‘Est-ce que tu veux un petit miroir pour la voir arriver ?’ ‘Non, je ne peux pas’, je dois rester concentrée. Encore une contraction et c’est tout le reste du corps qui sort et ce petit être qui nait dans l’eau. Je l’attrape dans mes bras, la sort de l’eau et l’accueille d’un ‘mon bébé’ et la serre contre moi. Je n’en reviens pas, elle est là, notre Lana. Bientôt, je sors de l’eau et m’agenouille pour faire sortir le placenta. Ça y est, la naissance est terminée, il est 4h du matin.

Baby

Emplie d’amour et d’émerveillement, un peu sous le coup de l’émotion d’avoir mis au monde notre fille dans notre cocon, à la maison, je reste allongée sur le canapé et découvre ma fille, qui rapidement viendra téter. Au petit matin, notre sage-femme repartie, notre ainé se lève de sa nuit de sommeil et découvre sa petite sœur née pendant la nuit. Nous sommes comblés.  


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